Thursday, April 12, 2007

L'autorité de contrôle des banques a donné son feu vert pour les prêts aux exclus.




La Banque postale va pouvoir, elle aussi, prêter aux pauvres. Le sujet était vendredi au menu du Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement. L'enjeu est modeste en termes de marché. Mais emblématique pour la profession bancaire. Jusqu'ici, la Banque postale, en butte aux critiques des banques pour concurrence déloyale, était interdite de distribution des crédits à la consommation. Seulement les prêts immobiliers. Elle aura droit maintenant aux microcrédits sociaux. Difficile pour le gendarme des banques de faire obstruction. «S'il y a un établissement légitime sur le créneau des exclus bancaires, c'est bien la Poste», commente un acteur de l'économie solidaire. Le microcrédit social est une aide nouvelle, instituée par la loi pour la cohésion sociale de janvier 2005.


«Tout est soigneusement cadré», explique-t-on à la Caisse des dépôts, garante du dispositif via le Fonds de cohésion sociale. Ces prêts, inférieurs à 3 000 euros, doivent aider les exclus du crédit à faire face à un accident de la vie ou à se maintenir dans l'emploi grâce à l'achat d'une voiture ou à l'accès à une formation. A ne pas confondre avec les microcrédits professionnels, censés aider à la création d'entreprise.


Les microcrédits, s'ils veulent décoller, ont besoin du réseau postal. Une douzaine d'établissements distribuent déjà les microcrédits sociaux : banques mutualistes, coopératives, ténors du crédit (Cofinoga, Cetelem...) et, plus récemment, les crédits municipaux. Un premier bilan vient d'être établi. «2006 est une année de rodage, confie-t-on en interne. Avec 600 microcrédits sociaux, et un prêt moyen de 2 000 euros.» Soit une enveloppe de 1,2 million d'euros de prêts consommée, alors que le Fonds de cohésion sociale tenait à la disposition des exclus une manne évaluée à 20 millions d'euros.


Pour 2007, l'objectif fixé en interne est de 10 000 à 12 000 microcrédits. L'irruption de la Banque postale et de son millier de bureaux dans les zones urbaines sensibles devrait aider à trouver le public. En faisant dans les «bonnes oeuvres», les banques ne perdent pas de vue leurs intérêts. Comme le confie la Caisse des dépôts, «cela fait bien dans le bilan social», et le prêt est garanti «à 50 % minimum».


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