1. Qu’est-ce que la micro-assurance?
A l’instar de la microfinance, le terme « micro-assurance » désigne l’adaptation de services d’assurance à des clients, essentiellement à faibles revenus, n’ayant pas accès à des services d’assurance classique.
Plus précisément, la micro-assurance permet de protéger des populations à faible revenu contre des risques spécifiques, en échange du versement régulier de primes, dont le montant est proportionnel à la probabilité et au coût du risque concerné.
La micro-assurance est un secteur d’une grande diversité, qui ne fait donc pas référence :
A un type d’acteur spécifique : la micro-assurance est de fait développée aussi bien par des assureurs commerciaux, des mutuelles, des institutions de microfinance, des gouvernements ou des organismes parapublics.
A un type de produit d’assurance spécifique : la micro-assurance recouvre en réalité des types de services extrêmement variés : assurance vie, santé, invalidité, élevage, assurance sur les récoltes, assurance mobilière et immobilière…
A une taille définie de portefeuille : un micro-assureur peut couvrir aussi bien des dizaines que des millions d’assurés.
2. Quels sont les risques rencontrés par les populations à faible revenu, et comment y font-elles face ?
Une maladie, le décès d’un membre du ménage (apporteur principal de revenu ou non), un accident, une catastrophe naturelle peuvent déstabiliser durablement une famille toute entière. Pour une famille qui investit dans des activités économiques, via un microcrédit de développement/production, le moindre sinistre peut provoquer une situation plus grave encore (difficulté à rembourser une dette, perte de l’outil productif).
Les ménages à faible revenu ont développé de multiples stratégies pour faire face à ces risques :
La diversification de leurs activités, des actifs, et des revenus ;
L’entraide informelle, et l’investissement dans différents réseaux socio-économiques et/ou identitaires (tontines, par exemple) ;
L’émigration, lorsqu’elle relève d’une stratégie et non d’une exclusion ;
A plus long terme, l’éducation des enfants (stratégie transgénérationnelle) ;
L’épargne, qui permet une stratégie de prévoyance face aux dépenses futures, prévues ou non ;
Le crédit d’urgence, qui peut permettre de répondre à une difficulté ponctuelle.
Ces gestions du risque, aussi nécessaires soient-elles, ont leurs limites. Des études ont montré qu’en Inde par exemple, les prêts et l’entraide par des dons ne permettent de couvrir que 2 à 3% des pertes d’une famille.
Une situation de crise importante, imposant des dépenses bien au-delà de l’épargne accumulée, peut avoir un impact décisif sur une famille – l’obliger à se surendetter, vendre une partie de l’outil productif – compromettant parfois plusieurs années d’accumulation liée au crédit. Dans ce cas, les mécanismes informels de recours à la famille ou aux proches, de même que l’épargne familiale, s’avèrent souvent inadéquats ou insuffisants.Un service d’assurance, permettant de faire face à cette crise, peut alors être un outil complémentaire cohérent.
3. Dans quels cas la micro-assurance est-elle un service pertinent ?
Trois grandes catégories de produits financiers peuvent permettre à un individu ou une famille de gérer un risque (appelé en assurance « sinistre ») :
-Les comptes d’épargne à vue, à partir desquels le client peut retirer une somme pour faire face à des problèmes économiques.
-Les prêts d’urgence,
-Les produits de micro-assurance.
La pertinence d’un produit complémentaire d’assurance, par rapport à l’épargne et au crédit, dépend de deux facteurs : l’importance du sinistre et la probabilité du sinistre.
Si le préjudice potentiel (ex : perte d’argent pour une famille) est très important, mais sa probabilité faible, l’assurance est sans doute une réponse adéquate. En effet, grâce au principe de mutualisation (mise en commun) des risques entre de nombreux individus, le produit d’assurance peut offrir un remboursement adapté, avec des montants nettement plus élevés.
Mais si au contraire, le préjudice est faible, alors l’épargne ou le prêt d’urgence peuvent être davantage adaptés (Brown et Churchill, 1999). C’est aussi le cas lorsque le risque est un événement prévu (naissance, frais scolaire, dot), que la famille peut anticiper. Il n’est donc pas toujours utile, ni nécessaire pour une IMF, de développer de produits d’assurance en complément de ses services d’épargne et de crédit, pour permettre à ses clients de gérer le risque. La micro-assurance peut protéger efficacement des individus, des ménages ou des micro-entrepreneurs, en cas aléas importants. Elle peut aussi les inciter à investir dans des activités plus risquées mais plus lucratives.
4. Quelles sont les composantes d’un produit de micro-assurance ?
On définit un produit de micro-assurance, comme toujours en assurance, à l’aide de quatre éléments de base (BIT, 2004) :
L’événement assuré : l’événement déclencheur (par exemple, le décès de l’assuré) qui provoque le paiement par l’assureur d’une indemnité.
Le montant de la prestation : c’est l’indemnité que l’assureur peut payer à l’assuré lorsque se produit l’événement assuré (exemple : une somme forfaitaire, ou le solde d’un prêt).
Le bénéficiaire : la personne à qui est payée l’indemnité si l’événement assuré intervient.
La durée de la couverture : la période pendant laquelle l’événement assuré doit intervenir pour donner droit au paiement de l’indemnité.
Plus de questions: ICI
Quels sont les principaux produits de micro-assurance ?
Quels sont les principes fondamentaux de la micro-assurance ?
Quels sont les types de risques assurables par la micro-assurance ?
Qui offre des produits de micro-assurance ?
Qui sont les clients de la micro-assurance aujourd’hui ?
Quels sont les modes d’intervention en micro-assurance les plus courants ?
Quel est l’enjeu de la micro-assurance pour les IMF ?
Sunday, April 29, 2007
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Une source d'informations précieuses sur la microassurance en Inde : http://www.rume-rural-microfinance.org/IMG/pdf_Fouillet_Cyril_Microassurance_Autrepart.pdf
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