Saturday, November 11, 2006

Forte de son succès, la microfinance veut éviter de devenir un "business"




NE PAS PERDRE SON ÂME:

Président de Freedom from Hunger, l'Américain Christopher Dunford croit aussi au microcrédit comme facteur de développement, avec "un impact très favorable sur la pauvreté mais aussi sur la nutrition, la santé et l'éducation".
Malgré tout, le microcrédit n'a pas rempli toutes ses promesses. Ses partisans sont conscients qu'il faut améliorer le rayonnement géographique des IMF, sortir des villes pour atteindre les campagnes. Alex Counts, président de la Grameen Foundation, l'a dit haut et fort : "Pour atteindre nos objectifs, il faut une stratégie agressive dans les deux prochaines années, cibler particulièrement la Chine intérieure, le nord de l'Inde, le Pakistan, l'Amérique latine, le Mexique, l'Afrique subsaharienne et les zones rurales des pays mieux couverts."
Pour y parvenir, il faudra mieux maîtriser la croissance exponentielle de la microfinance. Comment la gérer sans perdre son âme et se laisser emporter par la vague de la "commercialisation" ?
Les IMF savent qu'elles doivent améliorer leur efficacité, contrôler leurs coûts, mieux former leur personnel, accélérer l'introduction de nouvelles technologies, offrir de nouveaux services (épargne, habitation, assurance...). A ceux qui seraient tentés de s'écarter du droit chemin, M. Yunus rappelle que "la microfinance doit demeurer une oeuvre sociale et non viser à maximiser des profits".
Alors que le prix Nobel a critiqué le désintérêt de la Banque mondiale pour le microcrédit, - aucun de ses dirigeants n'était à Halifax -, le rôle des banques traditionnelles a été évoqué. Pour les IMF, elles ont leur place, si elles créent des entités visant des objectifs sociaux, avec des taux d'intérêt "raisonnables". A Halifax, plusieurs banques ont défendu leurs points de vue face à ceux qui critiquent la "commercialisation de la microfinance".
La Deutsche Bank, pionnière, veut collaborer avec les institutions locales. ING, Citigroup ou BancoEstado (Chili) veulent mettre leur expérience au service d'un "plus grand accès aux services bancaires pour les pauvres". Leur concurrence n'inquiète pas les IMF. Elles craignent en revanche que l'arrivée d'autres acteurs - grandes surfaces ou compagnies de téléphone mobile - n'entraînent un développement anarchique de la microfinance.

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