La banque ICICI est un important préteur sur gage qui traite avec des compagnies de taille importante à Bombay, Bangalore et New Delhi. C’est aussi une des plus grandes institutions de crédit. Alors pourquoi Nachiket Mor, Directeur Général Adjoint et responsable de la Division « Corporate Banking » de l’ICICI dépense-t’il tant d’énergie dans l’arrière pays rural indien, économiquement en déclin, à la recherche d’éventuels clients ?
On le voyait récemment visiter un foyer de 5 personnes vivant dans une hutte couverte de suie dans l’Etat Indien de Uttar Pradesh. Mor leur a proposé un crédit 130 dollars sur un an qui permettra à la famille d’acheter un buffle et de vendre son lait. Certaines clauses du contrat sont, pour le moins, peu communes : si l’animal ne produit pas de lait, la famille disposera d’un moratoire sur ses traites mensuelles. « Le client aurait besoin de trouver tout de suite de l’argent pour nous rembourser ou même vendre le buffle ce qui serait totalement contreproductif pour nous tous » explique Mor.
Ce type de micro crédits se développe de plus en plus dans les offres des grandes banques indiennes.
Le concept du microcrédit (prêter au plus quelques centaines d’euros à des entrepreneurs aux revenus très faibles pour qu’ils mettent sur pied des petites activités telles qu’une épicerie, une ferme ou un tailleur) n’est pas une nouveauté en Inde. Mais c’est depuis 1970 que le spécialiste de la microfinance, la Grameen Bank du Bengladesh, a pour la première fois, avancé l’idée que les individus sans ressources possèdent des aptitudes et des capacités qui sont sous utilisés, qu’ils ont un taux de solvabilité très élevé et que, par conséquent, ils méritent des produits financiers adaptés.
Ce qui est fondamentalement nouveau c’est que les grandes banques commerciales indiennes, comme les banques UTI et HDFC, tout comme la Banque de l’Etat indien, ont commencé à se focaliser de manière intensive sur ce sujet. Les banques multinationales qui ont des succursales en Inde, comme ABN Amro, la Standart Chartered, HSBC et Citigroup sont en train de se positionner sur le secteur de la microfinance. Elles mettent en place des partenariats avec d’autres spécialistes du microcrédit en Inde et sont en train de réfléchir à la possibilité de créer un marché secondaire pour ces types de prêts. Plusieurs micro crédits pourraient être rassemblés en produits financiers plus importants et vendu, en tant que tel, à des investiteurs. Si ce projet est mené à bien cela ferait apparaître un nouveau type de liquidité qui pourrait transformer la microfinance en un domaine plus vaste.
Dossier du Businessweek
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