Wednesday, January 24, 2007

La microfinance peut-elle répondre aux besoins de protection sociale des plus pauvres ?




Micro health plans for macro benefit


Democritus touted the goal of good health in the fifth century B.C., when he said that "without health, nothing is of any use, not money nor anything else" ("On Diet:). Descartes wrote in 1637 ("Discours de la Methode") that "the preservation of health is ... without doubt the first good and the foundation of all the other goods of this life."


And the positive effect of wealth on a nation's health, whether direct or indirect, has long been presumed. More recent evidence suggests good health is a major driver of economic development and a necessity for the poorest nations' ascension out of poverty.


That said, the newest excitement in fighting poverty is the spectacular success of innovative microcredit experiments championed by Nobel laureate Professor Muhammad Yunus, a Bangladeshi economist. Against the advice of banks and government, Mr. Yunus introduced microloans to the extremely poor without any collateral, any legal structure, any group guarantee or borrower liability. The numbers document a dramatic escape from poverty from these private sector, bottom-up bets on the individual as entrepreneur, as opposed to traditional top-down, bureaucratic government-run charity programs.

As of May 2006, private Grameen Bank loans had reached more than 6.61 million borrowers, 97 percent of them women. More than 33 million people in Bangladesh have benefited from the 2,200 branches of Grameen Bank in more than 71,000 villages throughout Bangladesh.

An astounding 98 percent of loans have been repaid, a far lower default rate than any other known lending program. Returns from Grameen Bank in 2000 from microfinance were a remarkable 4.3 percent. More than 50 percent of the people in the program have already moved out of poverty.


How is microfinance related to health and medical insurance? It turns out microcredit did not always succeed in bringing people out of poverty, the major reason being the burden of out-of-pocket health-care payments. In the absence of health insurance, family illness was consuming any money earned. The negative impact of health costs on the success of microloans was also noticed by Jamii Bora in Nairobi, Kenya, who started a 50-person microloan program there in 1999 that now serves some 120,000 clients. Partnering with a local hospital, Jamii Bora offered clients health insurance for $15 a year to cover the borrower and up to four children. Grameen in Bangladesh responded by creating a separate, inexpensive health insurance program. A Grameen family pays $3 per year for the entire family's health insurance coverage.


Other examples of small-payment, consumer-based health insurance include prepaid "health care subscriptions" with no links to health status or care usage, community-based risk pools, availability of micro health loans, and health education lessons at microloan payment meetings.

This is microinsurance at work: a personal microcash payment purchases private health insurance to reduce the risk of future sickness. Individuals are empowered with personal financial investment and access to information; financial devastation due to medical expenses is avoided, all without the deleterious effect of a third party footing the bill. Admittedly, medical insurance and health care in these countries are still in their nascent stages; additionally, creative hybrid partnerships with medical clinics, physicians and volunteers are part of the equation. (Early health insurance had similar beginnings in the United States.) So although this may only be a start, the preliminary results look compelling.


According to recent World Health Organization estimates, 25 million households every year (more than 100 million people) are forced into poverty due to illness and the struggle to pay for health care. The case for health insurance is overwhelming, yet the vast majority of citizens in many of the world's emerging nations have none. Why?
Although many reasons can be listed, no recipient is more worthy of blame than the misguided insistence of government-funded health insurance. Government insurance systems historically entail massive administrative costs due to bureaucratic forces, overregulation, lack of transparency, and long lists of politically motivated mandates. Privately run health insurance products can be rapidly employed in flexible and consumer-oriented ways and can even generate reasonable profit -- the results speak for themselves even in the poorest circumstances.


Societal health as an essential driver of national economic development is clear. (...)
Allowing that sort of creative collaboration between individuals and the private sector would be powerful. And such a collaboration isn't just for economic development and prosperity; people's lives depend on it.


Scott W. Atlas is a senior fellow at Stanford University's Hoover Institution and a professor at the Stanford School of Medicine.
the complete article: here

Friday, January 19, 2007

Microcrédit : comment faire baisser des taux d'intérêt trop élevés

Article du Monde.

Comment la microfinance peut-elle prétendre servir le progrès économique et social, alors que ses taux d'intérêt sont souvent compris, dans les pays en développement, entre 30 % et 70 % par an ?

Si depuis le prix Nobel accordé en octobre 2006 à Muhammad Yunus, le "banquier des pauvres", on a beaucoup parlé du microcrédit, cette question n'a guère été évoquée. Pourtant le niveau des taux mérite d'être expliqué, afin de comprendre à quelles conditions il pourrait baisser.

De fait, malgré des taux d'intérêt élevés la demande de microcrédit est massive, avec plus de cent millions de clients dans le monde. Dans les pays en développement, plus de 80 % de la population n'a pas accès aux banques. Pourtant, emprunter est souvent une nécessité : pour faire face à un imprévu, gérer son budget, profiter d'une opportunité économique... En comparaison des taux des usuriers (200 à 1 000 % par an), les taux des institutions de microfinance (IMF) sont attractifs. Bien utilisés par des micro-entrepreneurs aux activités souvent rentables (commerce de proximité, services, artisanat), ils permettent de dégager un bénéfice supérieur aux intérêts payés. Un taux de 30 % par an pour un prêt de 500 euros sur six mois, ce n'est jamais que 1,50 euro d'intérêt par semaine. Pour un petit commerçant ce n'est pas cher payé si le prêt lui ouvre une opportunité. Son souci premier n'est pas le taux, mais la rapidité d'accès au crédit.


DES TAUX NÉCESSAIRES POUR COUVRIR LES CHARGES

Du côté de l'offre, les taux élevés des IMF sont nécessaires pour couvrir leurs charges : d'une part le coût du capital prêté, car elles l'empruntent elles-mêmes, en partie, à des taux qui varient de 8 % à 20 % ; d'autre part, leurs coûts de fonctionnement qui représentent généralement de 20 % à 50 % des sommes prêtées. L'octroi de crédits génère, en effet, des charges fixes (rencontrer le client, suivre le remboursement...) et plus les crédits sont petits, plus ces coûts sont proportionnellement élevés. Les IMF les ont réduits à leur niveau actuel en adoptant des méthodes novatrices (prêts à des groupes d'emprunteurs solidaires, proximité avec les clients...) qui assurent en outre d'excellents taux de remboursement - souvent supérieurs à 95 %. En grandissant, les IMF réalisent de surcroît des économies d'échelle : les clients fidèles accédant à des prêts plus importants, le volume des crédits, et donc les revenus d'intérêts, croissent plus vite que les charges. Ainsi, même si la grande majorité des IMF sont aujourd'hui déficitaires, certaines dégagent déjà des bénéfices.
Vont-elles pour autant baisser leurs taux (en réponse à leur finalité sociale) ou les maintenir (dans un objectif de rentabilité) ? Face à cette dualité d'objectifs, chaque IMF doit trouver son propre équilibre. On observe généralement que même les IMF les plus sociales, qui ne visent que la rentabilité nécessaire à leur pérennité, ne baissent pas leurs taux. Elles profitent des gains de productivité pour mieux servir leur mission - par exemple, toucher des clients plus pauvres. En réalité, le véritable moteur de la baisse des taux, c'est la concurrence entre IMF. En Bolivie, ces taux ont été ainsi divisés par trois entre 1992 et 2003. Au Mexique, où la concurrence a été plus tardive, ils restent très élevés.


L'ACTION DES POUVOIRS PUBLICS
Dès lors, comment les pouvoirs publics peuvent-ils influer sur la baisse des taux ? Trois mesures s'avèrent contreproductives. La première est d'accuser les IMF de prospérer aux dépens de leurs clients - argument démagogique, parfois utilisé par des politiciens, comme au Bénin lors de la récente campagne présidentielle. La deuxième est de plafonner les taux par la loi ; pour maintenir leurs revenus, les IMF doivent alors octroyer des prêts plus coûteux, donc à des personnes moins pauvres. Le troisième, pour un acteur public en quête de popularité, est de distribuer lui-même des microcrédits. Ils sont alors perçus comme des cadeaux, mal remboursés, et l'activité tombe rapidement en faillite, décourageant au passage les acteurs privés. En Afrique de l'Ouest, la nouvelle Banque régionale de solidarité risque de connaître ce triste sort.
En revanche il existe au moins deux façons de favoriser la baisse des taux : imposer aux IMF une plus grande transparence, car la diversité des méthodes de calcul des intérêts et des commissions rend difficile la comparaison des offres par les clients ; subventionner la création d'IMF là où la concurrence est encore faible. En effet, elle tend à se concentrer sur le segment étroit des petits entrepreneurs urbains déjà installés. Les publics plus difficiles à servir sont délaissés, en zone rurale en particulier.
Enfin, du fait de son taux élevé et de sa faible durée (six mois en moyenne), le microcrédit, dans sa forme la plus courante, n'est pas adapté pour des dépenses "non productives" - habitat, dépenses de santé, scolarité. De plus en plus d'IMF proposent de nouveaux produits - épargne flexible, crédits plus longs, micro-assurance - mieux adaptés à ces dépenses. Même si ces besoins d'ordre social appellent des réponses bien plus larges, le développement de ces produits peut jouer un rôle essentiel et doit être encouragé, notamment par des fonds publics.
Sébastien Boyé et Jérémy Hajdenberg sont auteurs avec Christine Poursat du "Guide de la microfinance" (Editions d'Organisation, 2006)




Saturday, January 13, 2007

Nouvelles Avancées dans l’Accessibilité de l’Assurance aux Pauvres:


La Micro-assurance étant un important outil de gestion des risques pour les ménages à faibles revenus, elle a fortement contribué à la réduction de la pauvreté au niveau mondial. Plus de 150 experts issus de 30 pays, représentant 80 organisations internationales, ONG, organisations d’appui ainsi que l’industrie des assurances, ont assisté à la 2ème conférence annuelle sur la micro-assurance intitulée « Making Insurance Work for Africa », organisée par la Fondation Munich Re et le Groupe de Travail de CGAP sur la micro-assurance. Cette année, la conférence s’est tenue du 21 au 23 novembre 2006 à Cape Town avec le soutien de FinMark Trust (Afrique du Sud).

Les participants de 12 pays africains se sont réunis pour échanger leurs points de vues avec des experts en provenance d’Europe, des Etats-Unis, d’Inde, du Pakistan, des Philippines et d’ailleurs, afin de discuter également des défis à venir dans l’élargissement de l’assurance aux ménages à faibles revenus. La moitié des participants issus de compagnies d’assurance et de re-assurance – notamment Old Mutual, Santam, Hollard, AIG, Munich Re et Zurich Financial Services – témoignent ainsi d’un intérêt croissant pour les marchés émergeants en micro-assurance.

(..)


Faire fonctionner l’assurance en Afrique

Le sujet de cette conférence annuelle a été « Making Insurance work in Africa », où les gouvernements sont moins aptes à fournir une protection sociale effective. Selon les données de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), seulement 20% de la population mondiale a accès à une protection sociale adaptée, telle que la santé et la pension, tandis que plus de la moitié de la population mondiale ne dispose d’aucune couverture. « Parce que dans plusieurs pays, notamment en Afrique, la protection sociale est inadaptée, » explique Graig Churchill de l’Organisation Internationale du Travail à Genève, « la micro-assurance peut combler ces lacunes ». Compte tenu des ressources limitées dans les pays d’Afrique, « une approche complémentaire est nécessaire afin d’exploiter les initiatives gouvernementales afin de favoriser et d’accroître l’implication du secteur privé. »

(...)

Il y a une demande de couverture par les personnes à faibles revenus ainsi qu’un marché si les produits sont adaptés et si leur distribution est effective. En Afrique du Sud, par exemple, il y a environ 100.000 sociétés funéraires communautaires qui collectent pour approximativement un milliard de dollars de primes. Ces sociétés permettent aux personnes à faibles revenus de couvrir les importants frais d’enterrements en mettant en commun leurs ressources. Le fait qu’autant de personnes aient recours à ces moyens informels de gestion de leurs risques suggère que le secteur formel des assurances ne s’investit pas suffisamment pour répondre à la gestion des dépenses inattendues.

Des Solutions Innovantes
Des schémas innovants – tel que le programme d’assurance santé proposé par Microcare en Ouganda ou bien encore les mutuelles de santé en Afrique de l’Ouest – démontrent la possibilité de dépasser les obstacles majeurs sur ce marché, à savoir les coûts élevés de distribution et l’absence de compréhension du marché sur ce qu’est la micro-assurance.

En Afrique du Sud, de gros détaillants tels que Shoprite, Edcon Groupe, les magasins PEP et Ellerines mettent à disposition un produit de micro-assurance en collaboration avec les compagnies d’assurances, ce qui est potentiellement prometteur. Dirk Reinhard conclua la conférence avec ces mots : « Il existe une nouvelle et puissante dynamique qui s’ouvre aux possibilités. La micro-assurance n’est plus micro – mais la clé pour sécuriser la protection sociale et lutter contre la pauvreté. »
(..)

Une Publication d’envergure
La conférence a permis le lancement d’une nouvelle publication, éditée par l’OIT « Protecting the Poor : A Microinsuarnce Compendium ». Cet ouvrage, détaillé, démontre qu’une image claire de ce qu’est la micro-assurance émerge petit à petit – avec ces défis ainsi que ces nouvelles solutions. Se considérant comme une ressource essentielle sur les bonnes et mauvaises pratiques, cet ouvrage de plus de 600 pages, se fonde sur l’étude de 40 modèles en micro-assurance émanant de plusieurs acteurs internationaux. Il s’agit d’ une publication critique et indispensable pour toute personne intéressée à ouvrir l’assurance aux marchés à faibles revenus.
Pour consulter en ligne l’ouvrage “Protecting the Poor” online http://www.microinsurancecompendium.org/

Plus d’information:
· Conférence http://www.microinsuranceconference.org/
· Fondation Munich Re www.munichre-foundation.org
· FinMark Trust http://www.finmarktrust.org.za/
· Pour commander l'ouvrage “Protecting the Poor” http://www.ilo.org/ (publications)


Monday, January 08, 2007

Crédit philantropique sur le Net ou comment promouvoir l'entreprenariat- Article de Libération. Kiva




Grâce à Kiva.org, des prêteurs occidentaux peuvent, à partir de vingt-cinq dollars, aider des entrepreneurs des pays pauvres à acheter leur taxi..


Oris Jordanov pose devant son épicerie. La cinquantaine, un peu raide dans son blouson de jean. La vitrine est recouverte d'affiches en couleurs. A côté de la photo, quelques lignes résument sa situation. Il habite Vratza, petite ville de Bulgarie, a travaillé à l'usine pendant vingt-cinq ans. Licencié, il a monté un commerce. Il lui fallait 2 000 dollars supplémentaires pour acheter réfrigérateurs et climatiseur. Il vient de trouver des gens pour lui prêter cette somme. Des gens ? Par exemple : Kristin, retraitée d'Alaska, Dennis, photographe californien, Dinah, blogueuse et Tom, ingénieur anglais. Parmi bien d'autres, puisqu'ils sont 53 à avoir financé le projet de Boris Jordanov, en prêtant chacun au moins 25 dollars. L'épicier bulgare ne connaît personnellement aucun d'eux. Mais il les remboursera tous. Bienvenue sur Kiva.org, le site qui met le microcrédit à la portée du premier internaute venu.


(...)
Première étape : connectez-vous sur www.kiva.org. Pour «prêter à un entrepreneur particulier dans un pays en développement et lui donner les moyens de se sortir de la pauvreté», comme l'indique la page d'accueil, cliquez, et ils défilent. Marchande de glaces en Equateur, conducteur de moto au Cambodge, éleveur de bétail en Ouganda, boucher en Moldavie, paysan au Kenya ou vendeuse de vêtements au Honduras, ils sont des dizaines. Hommes et femmes, tous entrepreneurs à la recherche de fonds, tous exclus du système bancaire. Trop petits. Ne rapportent pas assez. Vous avez 25 dollars à miser sur un de ces microbusiness ? Cliquez dessus, payez en ligne et attendez qu'il vous rembourse. Cela prendra environ un an, mais les risques sont presque nuls : les organismes de microcrédit affichent des taux de remboursement de 98 % en moyenne, et Kiva peut se vanter d'avoir atteint les 100 %.
Kristin, super-«grandma» de 60 ans, a sauté sur son ordinateur dès qu'elle a entendu parler du site, fin octobre. Elle vit en Alaska et s'apprête à partir deux ans comme volontaire dans l'ONG américaine Peace Corps, en Roumanie. Alors, elle a choisi de dépanner un épicier bulgare, une coiffeuse, bulgare elle aussi, un salon de beauté moldave, etc. Sept prêts en tout, tous en Europe de l'Est : «J'aurai peut-être une occasion d'aller les voir, ce n'est pas très loin de la Roumanie... J'irai me faire coiffer, juste pour voir, raconte-elle. J'avais vendu des livres sur eBay et il me restait 100 dollars sur mon compte Paypal, mais finalement, j'ai mis plus. (...) Elle aime l'idée que son aide aille directement à ceux qui en ont besoin : «Quand vous donnez pour les victimes du tsunami ou de Katrina, 10 % de l'argent arrive dans leurs poches ! Avec Kiva, 100 % vont au projet.»


Compétences et inventivité
Le site est une révolution : il ouvre l'internet communautaire ­ le Web2.0 dans le jargon des initiés ­ à la microfinance. MySpace et eBay mettaient en relation virtuelle des gens du même monde. Désormais, avec Kiva, les riches des pays développés peuvent prêter, sans intérêts, aux pauvres des économies en retard. Depuis le lancement en mars 2005, la nouvelle gravite dans la sphère numérique, sautant de mail en blog.
(...)
Car rien ne serait possible sans ces indispensables intermédiaires locaux. Ces organismes de microcrédit sélectionnent et proposent les chefs d'entreprise, vérifient la solidité des projets, versent l'argent récolté, assurent le suivi et encaissent les remboursements mensuels ­ augmentés d'un faible taux d'intérêt couvrant les frais de fonctionnement. Une fois le prêt complètement soldé, ils renvoient les sommes à Kiva, qui rembourse les débiteurs. Et la boucle solidaro-financière est bouclée. Georgi Breskovsky dirige Mikrofund, une microbanque basée à Sofia qui compte onze agences en Bulgarie. Grâce à l'argent de la fondation Soros, il a distribué cinq mille microprêts depuis 1999. Pour celui de Boris Jordanov et d'une centaine d'autres, il a utilisé le relais de Kiva. «C'est un nouveau moyen, plus simple et plus rapide, de trouver des fonds, explique-t-il, alors que l'accès au crédit est encore très difficile, en particulier dans les campagnes. Ceux qui ont besoin d'emprunter y passent beaucoup de temps et d'énergie, et pour ceux qui s'adressent à une banque, les taux peuvent aller jusqu'à 25 %.» Mikrofund prête à 10 % seulement, de quoi couvrir ses frais de fonctionnement.
(...)
Au Sénégal, Kiva travaille avec SEM (Sénégal Ecovillage Microfinance), une ONG qui finance des prêts coopératifs à 7 % par an (contre 7 % par mois à la banque). Pour acheter des semences ou des tissus à vendre sur les marchés, un groupe de villageois emprunte ensemble. Cela réduit les risques et permet de faire tourner l'argent. Avec 25 dollars chacun, des paysans du village sahélien de Louly Ngogom ont pu ainsi couvrir leurs besoins en semences, éviter les mois difficiles et envoyer les enfants à l'école. «En quelques mois, nous sommes passés d'une poignée de prêts à une trentaine, grâce à l'afflux de fonds, se réjouit Ismaël Diallo, responsable du microcrédit. Le problème, c'est que les sommes sont petites quand il faut partager à plusieurs, et que nous ne couvrons pas nos frais de fonctionnement.»
Le pionnier du crédit personnel et philanthropique en ligne est en train de décoller. Le 31 octobre dernier, la chaîne de télévision culturelle américaine PBS raconte l'histoire d'une Ougandaise qui a acheté sa machine à fabriquer du beurre d'arachide grâce à la multitude de gens qui ont prêté quelques dizaines de dollars via Kiva. Trente-cinq minutes plus tard, le site est bloqué pendant deux jours, incapable de faire face à un raz-de-marée de bonnes volontés. Depuis, le nombre d'utilisateurs est passé de 6 000 à 12 000, et le cap d'un million de dollars récoltés a été dépassé en décembre. La start-up est désormais à l'équilibre. Selon Matt Flannery, qui tient ses «Chroniques de Kiva» (1) sur le Web, environ 20 000 dollars arrivent chaque jour pour les crédits, plus 10 % de dons pour le fonctionnement du site. «Ce qui veut dire que nous sommes libres de choisir notre destinée et de construire le produit que nous désirons tous, note «l'entrepreneur social» sur son blog. Je ne peux vous dire à quel point cela m'enthousiasme.»

Facile à utiliser et efficace, le site va devoir maintenant gérer la croissance, ce qui implique d'étendre son réseau (qui couvre une vingtaine de pays aujourd'hui) et de trouver de nouveaux partenaires. Car l'idée de lien direct via le Net séduit. Bruno, chef opérateur français, a appris l'existence de Kiva alors qu'il travaillait à New York. Il a commencé à regarder les projets, se demande à quelle micro-entreprise il va prêter, lui qui a «la chance de bien gagner [sa] vie dans un pays riche». «J'aime bien l'idée de la chaîne entre les gens , dit-il, tu prêtes à quelqu'un qui a un projet, si ça marche, cette personne va pouvoir en aider d'autres, qui sans ça se retrouvent à faire le ménage sans papiers en France ou ailleurs...» Chiche ?

Lien vers le site concerné: http://kivachronicles.blogspot.com

Lien vers l'intégralité de l'article ici

Friday, January 05, 2007

História das Microfinanças no Brasil- Développement de la microfinance au Brésil



As microfinanças no Brasil têm uma história recente. Apesar de algumas experiências pioneiras, como a dos CEAPEs – Centros de Apoio ao Pequeno Empreendedor-, o setor somente conheceu uma expansão significativa a partir de meados dos anos 90, graças a três fatores:



  • A estabilização macro-econômica, a partir de 1994.

  • O interesse do BNDES no desenvolvimento do setor, com a criação do PCPP (Programa de Crédito Produtivo Popular) e do PDI (Programa de Desenvolvimento Institucional).

  • Com o desenvolvimento do marco regulatório e as inovações trazidas pela lei das OSCIPs - Organização da Sociedade Civil de Interesse Público (lei 9 790/99) e pela regulamentação do Conselho Monetário Nacional que criou as SCMs - Sociedades de Crédito ao Microempreendedor , bem como as regulamentações subseqüentes específicas ao setor de microfinanças sobretudo a Medida Provisória que isentou as instituições que realizam créditos a micro-empresários da limitação imposta pela lei da usura.


Apesar dos importantes avanços realizados no passado, muitos desafios para se promover um setor sustentável e com impacto social ótimo persistem: diversificar as fontes de financiamento do setor, impulsionar a abrangência e penetração das microfinanças (conhecer a demanda e a oferta), profissionalizar a gestão microfinanceira, aprofundar o desenvolvimento do marco legal são alguns deles.
Atualmente, deve-se destacar a atuação do Comitê do Microcrédito, grupo representativo de instituições públicas e privadas das microfinanças que teve sua origem na quinta Rodada do Conselho da Comunidade Solidária, em fevereiro de 2001 sobre o tema “A Expansão do Microcrédito no Brasil”. Como decorrência desta rodada, foram criados quatro Comitês destinados ao desenvolvimento do setor no país. Em setembro de 2002, os quatro Comitês se fundiram dando origem ao atual Comitê do Micro-crédito que tem por objetivo estudar e sugerir medidas prioritárias que contribuam para o aperfeiçoamento do marco legal do microcrédito no Brasil, tendo por base as propostas sugeridas por seus interlocutores.
Apesar de informal, o grupo tem levantado importantes dificuldades e buscado soluções para as questões mencionadas.
Com o governo recentemente empossado, novas possibilidades para o desenvolvimento do setor das microfinanças se abrem. O debate em torno das novas medidas governamentais deve ser aprofundado e o estabelecimento de um diálogo positivo incentivado.



Mais informações sobre o Programa de Crédito Produtivo Popular e do Programa de Desenvolvimento Institucional aqui e no sitio do organismo Planet Finance Brasil aqui

Thursday, January 04, 2007

Développement- Qu'est ce que le Millenium project.







En septembre 2000, 147 chefs d'État et de gouvernement et 189 pays se sont engagés dans la Déclaration du Millénaire à faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l'humanité entière à l'abri du besoin. Ils ont estimé que les progrès reposaient sur une croissance économique durable, qui devait faire une place centrale aux pauvres et aux droits de l'homme. L'objectif de la Déclaration est de promouvoir une approche globale et une stratégie coordonnée permettant de s'attaquer simultanément, sur un large front, à de multiples problèmes.

Il est prévu dans la Déclaration du Millénaire de réduire de moitié, d'ici à 2015, le nombre de personnes dont le revenu est inférieur à un dollar par jour. Il s'agit également de lutter contre la faim, la malnutrition et les maladies, de promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, de garantir une éducation de base pour tous et d'appuyer les principes de développement durable énoncés dans Action 21. Les pays riches se sont engagés à apporter un appui direct aux pays en développement sous forme d'une aide et de mesures concernant le commerce, l'allégement de la dette et les investissements.


Afin de suivre les progrès accomplis, le Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies, les organismes des Nations Unies, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont défini un ensemble d'objectifs et de cibles mesurables assortis d'échéances en vue de lutter contre la pauvreté, la faim, la maladie, l'analphabétisme, la dégradation de l'environnement et la discrimination à l'égard des femmes .Les experts internationaux ont également retenu des indicateurs afin d'évaluer les progrès réalisés entre 1990 et 2015, échéance qui a été retenue pour atteindre les cibles. Le Secrétaire général établira un rapport annuel sur les progrès accomplis par rapport aux objectifs énoncés dans la Déclaration et présentera les résultats obtenus aux niveaux mondial et régional, en se fondant sur les données relatives aux 48 indicateurs.


En étroite collaboration avec les organismes et fonds des Nations Unies, la Banque mondiale, le FMI et l'OCDE, la Division de statistique du Secrétariat coordonne l'analyse des données et tient à jour la base de données qui contient les séries relatives aux indicateurs sélectionnés, ainsi que d'autres séries qui complètent les 48 indicateurs de base et permettent d'établir des analyses plus détaillées.

Les chiffres présentés dans la base de données sont extraits de séries internationales établies par les différents organismes. La disponibilité des données nécessaires au calcul des indicateurs dans chaque pays est fonction des capacités des organismes statistiques nationaux. Dans de nombreux cas, la Division a recours à des estimations, parce que les données nationales ne sont pas disponibles ou que leur qualité laisse à désirer.
Afin de faciliter l'analyse et l'évaluation des résultats obtenus à l'échelon national, la Division a également présenté les données relatives aux indicateurs et aux autres séries de données par pays, dans le cadre des profils nationaux.

Le suivi au niveau des pays s'avère très important pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement et la mobilisation des ressources dont les pays en développement ont besoin pour atteindre les cibles. En collaboration avec d'autres organismes et le Secrétariat de l'ONU, le Programme des Nations Unies pour le développement coordonne et appuie l'établissement des rapports de suivi nationaux.

Pour en savoir plus: Le site du Millenium project. (in english)

Wednesday, January 03, 2007

Citigroup Announces Winners of 2006 Microentrepreneur Awards in Pakistan





The provision of micro-financing facility to the marginalised section of society is not a workable solution for poverty alleviation until it was supported by a well-planned mechanism of health, education, sanitation and legal facilities is ensured to the same at the grassroots level, said Dr Isharat Hussain, Chairman of the National Commission for Government Reforms (NCGR), on Thursday.

Poverty is a major challenge that we are facing, he said. Different theories have been presented in the past to alleviate poverty. Some argued to concentrate more on rural areas development. Others opined that the government must acquire macro-economic stability to fight this menace, he said while addressing an award giving ceremony ‘Micro-entrepreneurship Awards 2006’ organised by the Citigroup Foundation – a philanthropic arm of Citigroup – and Pakistan Poverty Alleviation Fund (PPAF).

There is a need that micro-credit banks, other organisations and the government must adopt an integrated approach. There could be no alleviation of poverty if we go ahead with concentration only micro financing, he added.

He said that the total number of borrowers was only one million in the country in 1999, mainly the privileged class. In 2006, this number has increased to 4.2 million and more and more borrowers are from middle-income group. The micro financing banks can be established with equity of Rs 100 million at district level, Rs 250 million for establishing bank on provincial level and Rs 500 million for setting the micro credit bank at the national level. In Bangladesh, there are only three banks, which are providing micro-credit, and the number of borrower has exceeded 23 million while the recovery of loans is around 95 percent. In Pakistan this number is not more than 800,000 as far as the small loans are concerned.

Kamal Hayat, Chief Executive Officer PPAF the number of borrowers for small loans has increased to 800,000 in 2006 from just 50,000 in 2000. He said that the target of one million borrowers in 2007 would be achieved.Zubyr Soomro, Managing Director and Country Officer Pakistan Citigroup said that poverty was permanent problem. Micro financing is workable solution. This has proved itself to be so in most of the countries like Bangladesh and some in Latin America. There is a need to create awareness by using latest information technology.

The twenty winners were formally announced at the ceremony. The winners and runners up in ten categories were given awards by Dr Ishrat Hussain, former governor of the State Bank of Pakistan.

The Members of Awards Advisory Council including Faryal Gauhar, former UN Goodwill Ambassador, Aazar Bhandara, Economic Growth Advisor US Aid, Babar Aziz, Director Finance Save the Children (US), M.R Khan, Financial Management Consultant, Seema Aziz, Chairperson CARE Foundation, Ayesha Muzaffar, senior financial analyst IFC, micro-entrepreneurs, representatives from microfinance institutions as well as important officials from the ministries, central bank, diplomats, dignitaries and members of the screening committee were also present on this occasion.

The advisory council selected 10 winners and as many runners up in each of the 10 categories after several rounds of screening and field interviews. The two top prizes for the categories of Best Male Micro-entrepreneur and Best Female Micro-entrepreneur were awarded to Mr Anopo (Tharparkar) and Ms Ghazala Yasmin (Faisalabad) respectively. Other awards were given to winners and runners up in the four ‘Best Rural Micro-entrepreneur’ and four ‘Best Urban Micro-entrepreneur’ categories. The winners received prize of Rs 2 million. The award programme is a global effort by Citigroup Foundation, taking place in more than 20 countries. ´

Daily Times- Micro-financing needs basic infrastructure: Dr Ishrat

Monday, January 01, 2007

Et à tous ...


J'aimerai souhaiter à tous les lecteurs de ce blog une très bonne année 2007.

J'espère que ce blog continuera à se construire et que vous serez toujours aussi nombreux à m'envoyer des e mails et plus à laisser des commentaires qui me sont précieux pour l'améliorer.

Un grand merci à tous et à un prochain post.

Saturday, December 30, 2006

Assinado acordo para aumentar os montantes para o dobro (Portugal)

Em Portugal:


Os montantes do microcrédito vão aumentar para o dobro. O acordo foi assinado esta tarde. Foram já atribuídos cerca de 600 microcréditos em Portrugal, num total de 2.400 milhões de euros, com uma elevada taxa de sucesso.


Para ganhar eficácia no terreno, o Governo português assinou um acordo com a Associação Nacional de Direito ao Microcrédito, uma associação mediadora entre os candidatos ao microcrédito e os bancos que vai receber 700 mil euros de apoio do Estado para reforçar o trabalho de mediação. A Associação mantém contactos de proximidade com os cidadãos desempregados ou excluídos - principais candidatos ao microcrédito. Assume também uma parte dos riscos ou arranja as garantias que facilitam o empréstimo bancário. O objectivo é chegar aos 220 microcréditos por ano, que a partir de agora podem ter um montante mais elevado.

Wednesday, December 20, 2006

Comme promis.. Extraits choisis de l'interview de Muhammad Yunus (pour le JDD)





Muhammad Yunus, icône mondiale du microcrédit, est passé du 10 Downing Street, à Londres, hier matin, chez Tony et Cherie Blair, au perron de l’Elysée, où Jacques Chirac l’a reçu dans l’après-midi. Le soir, un dîner de gala organisé par PlaNet Finance, l’ONG de Jacques Attali, lui rendait honneur au musée des Arts forains à Paris. (..) Il tiendra une conférence au Palais des Congrès pour Reporters d’espoir, avant de retrouver autour d’un dîner Frank Riboud, le président de Danone, avec lequel il cofinance une usine de yaourts à Bogra, dans le nord du Bangladesh. Le marathon parisien du fondateur de la Grameen Bank s’achèvera demain, après une matinée de travail avec les membres du comité d’honneur de Pla-Net Finance, qu’il copréside avec Abdou Diouf, l’ancien président du Sénégal.

On vous surnomme le « banquier des pauvres » et votre rêve est de venir à bout de la pauvreté dans le monde d’ici à 2030. Le comité Nobel a préféré voir en vous le champion de la paix. Pourquoi?

Parce que je lie la question de la pauvreté à celle de la paix. La pauvreté fait peser une menace sur la paix. Elle sert de ferment à la violence et à toutes les formes de radicalisation. Lorsque les gens mangent à leur faim, ils sont plus pacifiques.

Revenons en arrière, à ce jour où vous avez décidé de prêter 27 dollars à 42 paysannes bangladaises, avec le succès que l’on sait: naissance de la Grameen Bank, développement international…A votre avis, pourquoi le microcrédit a-t-il fonctionner?

C’était un pari. Je n’étais pas sûr de récupérer ma mise. Après tout, beaucoup de mes concitoyens qui empruntaient de l’argent auprès des banques n’honoraient pas leurs dettes alors qu’ils étaient riches.
Alors, pourquoi des exclues bancaires comme mes paysannes de Jobra auraient elles fait mieux?
Contre toute attente, elles sont mises un point d’honneur à me rembourser. Je pense que cela a fonctionné parce que les gens que nous avons financés avaient besoin d’argent et que nous leur proposions un moyen simple de l’obtenir. Les rapports interpersonnels étaient directs. On ne leur demandait pas de venir dans une banque traditionnelle, ce qui aurait pu les inhiber.


Le plus étonnant, c’est aussi que le microcrédit ait fonctionné au Bangladesh, dans un pays musulman où on condamne le prêt à intérêt et où vous vous êtes appuyé sur les femmes.

On a refusé de tenir compte des préjugés et des interprétations que certains religieux font du Coran, qu’il s’agisse du prêt à intérêt ou du rôle des femmes dans la société. L’islam ne dit pas que les femmes doivent rester cloîtrées chez elles. Cela n’a pas empêché certains groupes de s’opposer à notre action. Qu’il s’agisse de mouvements religieux ou de représentants de la gauche radicale qui nous reprochent de faire le jeu du marché.

Le microcrédit a fait ses preuves partout dans le monde, et pourtant, la pauvreté n’est pas en recul. Prêter aux plus démunis ne suffit pas…

La pauvreté a reculé au Bangladesh. Au cours des quinze dernières années, elle a baissé de 20 %, et je pense que, par rapport aux objectifs fixés parles Nations unies de diviser par deux d’ici à 2015 le nombre de pauvres dans le monde, nous sommes parfaitement dans la course : 58 % des clients de la Grameen Bank sont sortis de la pauvreté. En marge du microcrédit, bien entendu, il y a d’autres leviers à actionner : aide internationale, dons, programmes d’éducation, action gouvernementale, actions contre la maladie…

Si vous déteniez l’argent du développement (106 milliards de dollars l’an dernier), comment le dépenseriez vous?

Je le consacrerais sans doute aux mêmes causes, mais je ferais en sorte qu’il arrive directement aux plus besogneux, en faisant jouer les mécanismes de marché. Par exemple, au lieu de laisser la propriété d’un pont au gouvernement, comme cela se fait d’ordinaire, je la donnerais aux gens pauvres pour qu’ils en prennent la responsabilité en collectant des péages et réinvestissant les sommes ainsi collectées dans l’entretien du pont ou la construction d’une autre infrastructure.

Beaucoup de gens voient en vous le trublion de l’humanitaire. Avec votre approche d’entrepreneur, proposez-vous un contre-modèle aux écoles d’aide fondées sur l’assistanat et le don?

Je fonctionne comme une entreprise, je fais des profits, mais je ne prends pas l’argent des organisations caritatives. Donc, je ne vois pas ce en quoi je peux les déranger. Et je ne critique pas leur modèle, même si je les encourage à introduire le microcrédit dans leur système de financement.



Chez nous, pensez-vous que le microcrédit soit un outil anti-exclusion efficace?

S’il y a des gens à Paris qui se voient refuser un prêt pour insuffisance de ressources par les banques traditionnelles, cela veut dire qu’ils ont besoin de nous. Pourquoi devraient-ils être des exclus bancaires?

Nos Etats-providence ne vous font pas rêver. Pourquoi?


Le modèle social tel que vous le pratiquez est un piège pour les gens. Il ne devrait pas les enfermer comme des animaux dans un zoo. Or, c’est ce qui a tendance à se passer. Une fois que vous êtes pris en charge, plus rien ne vous incite à vous reprendre en main.

Si vous aviez reçu le prix Nobel d’économie, ce serait en tant que champion du libéralisme ou héraut de l’altermondialiste?

Je suis pour le marché, mais pas pour le capitalisme forcené. Une vision 100 % libérale fait de la maximisation des profits le seul objectif d’une entreprise. Moi, je crois aux vertus d’un capitalisme social, qui ne cherche pas à gagner de l’argent sur le dos des pauvres mais aussi à ne pas en perdre. C’est d’ailleurs l’économie du projet que je mène en ce moment avec Danone et notre usine de yaourts au Bangladesh. Danone ne cherche pas à faire des bénéfices avec cette usine, ni à en retirer des dividendes, mais à récupérer un jour les capitaux qu’il a investis dans l’affaire.

Une sorte de capitalisme socialement responsable?

Cela changerait radicalement le visage de la mondialisation. Pour que cela soit gagnant-gagnant pour tous, les grands groupes et les gens qu’ils font travailler. Sinon, on ne peut pas faire le poids face à des entreprises qui pèsent autant, voire plus que les budgets de certains Etats. C’est un combat très inégal et, pour l’instant, personne ne joue les arbitres sur ce terrain. La question du dosage social touche aussi le monde de la microfinance. Deux camps s’opposent aujourd’hui. Celui des banques, qui veulent venir sur ce marché avec un système de prêts classiques qui leur rapportera des profits avec des taux d’intérêt plus élevés, et mon camp. J’espère bien sûr remporter cette bataille.

Quel meilleur passeport qu’un prix Nobel de la paix pour faire carrière en politique ou à la tête d’une instance internationale. Vous y songez?

Mes objectifs sont clairs. Continuer à promouvoir le microcrédit à travers le monde et faire pousser des entreprises socialement responsables. Mais je ne vise pas la présidence de l’ONU ou celle de mon pays. Pour l’instant en tout cas. Au Bangladesh, la vie politique est bien trop rude et violente pour moi.


Sunday, December 17, 2006

La une du Journal du Dimanche d'aujourd'hui

Juste le temps d'exposer la une du Journal du Dimanche. Demain je reviendrais sur l'interview qu'il a accordé au journal.

Bonne soirée !

Wednesday, December 13, 2006

Un Fond de Notation et d’Evaluation pour la Microfinance




J'ai récemment découvert un très bon site de notation des Institutions de microfinance IMF (lien vers la version française):


La rubrique la plus intéressante du site est "Rapport de notation". En effet sont mis à dispositions plus de 300 rapports de notations finalisés d’IMF du monde entier pouvant être utilisés par des investisseurs ou des donateurs. Ces dossier sont consultables dans leur intégralité et permettent de mieux comprendre les différents critères d'évaluation de l'action des Institutions de microfinance, tant dans leur gestion des fonds que dans leur stratégie ou dans leur gestion du risque.

Tuesday, December 05, 2006

Une petite parenthèse.




Je viens de lire un article du Monde qui m'a vraiment intéressé.
Il montre notamment que 70 % des plus bas revenus de Chine ont vu leur pouvoir d'achat baisser ces dernières années. Entre 2001 et 2003, si l'on en croit les chiffres de la banque mondiale, les 10 % des Chinois les plus pauvres se sont ainsi appauvris. De plus, si les plus démunis se trouvent aujourd'hui partout dans le pays, la pauvreté reste malgré tout un problème paysan.

"Le parallèle est saisissant : un taux de croissance de 10 % annuel depuis le début du siècle correspond à une décroissance de 2,5 % du revenu de ces 10 % de Chinois les moins riches."
Sur 1, 3 milliard d'habitants, 130 millions de personnes survivent avec moins de 1 dollar par jour (contre 377 millions en 1990). Résultat, le produit national brut (PNB) de la République populaire ne cesse d'augmenter et la classe moyenne supérieure ne cesse de s'enrichir au détriment de ceux qui ne cessent de s'appauvrir...
Certains experts estiment ainsi que le démantèlement progressif du système de protection sociale dont jouissaient les employés d'"unités de travail" explique en partie l'appauvrissement de certaines classes sociales."

Voila le lien vers cet article:






Friday, December 01, 2006

Différence entre financement rural et financement agricole

Dans de nombreux articles, l'efficacité de la microfinance est remise en question notamment dans ses résultats dans les zones rurales. Voici quelques différences entre le financement agricole et le financement rural.




En quoi le financement rural et le financement agricole sont-ils spécifiques ?

Malgré la forte progression de l’urbanisation, une majorité de populations des pays du Sud et de l’Est est encore aujourd’hui rurale. Le développement des activités économiques de ces populations est un enjeu majeur pour l’amélioration de leurs conditions de vie et la lutte contre la pauvreté.
Le manque d’accès au financement reste une contrainte forte du développement des activités économiques rurales. L’environnement rural impose des contraintes spécifiques pour le développement des services financiers :les contextes, les populations, les activités rurales sont très diverses, souvent mal connus et difficiles à appréhender par les institutions de financement.

Dans bon nombre de zones rurales, l’éloignement géographique par rapport aux centres urbains, les faibles densités de population, l’enclavement et des infrastructures insuffisantes freinent le développement des activités économiques et entraînent des coûts de transaction élevés pour les services financiers
les activités économiques rurales comportent des risques importants, divers (climatiques, économiques, …) et souvent difficiles à maîtriser.
Le capital humain rural est souvent faiblement développé : analphabétisme, faible niveau de scolarisation, manque de capacités de gestion économique.

De nombreux contextes ruraux restent marqués par « une histoire de crédit » difficile, ayant entraîné un endettement important au niveau des ménages et des organisations rurales et une grande méfiance de la part des institutions financièresAu sein du financement rural, le financement des activités agricoles pose des problèmes plus spécifiques encore : activités diversifiées dont une part significative des produits est auto consommée et ne génère pas de revenu monétaire direct, besoins de financer l’investissement agricole, niveau de risque particulièrement élevé et mal maîtrisé …

Plus d'information sur la finance rurale et agricole: ici

La Chine encourage le développement du microcrédit pour amplifier l'emploi

La Banque Centrale de Chine doit encourager le développement du microcrédit afin d'augmenter l'emploi, a mercredi déclaré la sous-gouverneur de la Banque Populaire de Chine (People's Bank of China - PBOC).

[...]


Lors d'une réunion tenue précédemment avec Dr. Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 pour avoir développer microcrédit, Wu a admis qu'il restait beaucoup de défis pour généraliser le microcrédit en Chine.

"Les sérieux risques financiers dans les secteurs ruraux avaient mené le régulateur à cesser de publier des permis d'opérations bancaires ces dernières années, par exemple" a-t-elle dit.

Les statistiques prouvent que seulement 27,3% des ménages ruraux de Chine ont tiré un bénéfice du microcrédit fourni par les coopératives rurales de crédit.

"Un manque d'investissement et un statut juridique peu clair des établissements de microcrédit ont causé un goulot d'étranglement terrible dans les opérations de microcrédit," a dit Du Xiaoshan, un expert de l'Académie Chinoise des Sciences sociales.

[...]

A la fin de septembre, les institutions financières de Chine avaient distribué 7,45 milliards yuan (US$930 millions) dans des projets de microcrédit, qui a aidé de nombreuses personnes qui avaient perdu leurs emplois d'en retrouver.

Lien vers l'intégralité de l'article: ici

Thursday, November 30, 2006

Récente mise à jour du site de CERISE.





Le site de CERISE, le Comité d'Échanges, de Réflexion et d'Information sur les Systèmes d'Épargne-crédit, vient d'être actualisé.

Sur le thème du financement de l'agriculture, vous trouverez une présentation des réflexions sur les liens entre microfinance et commerce équitable, et le lien avec le Dossier thématique du Portail de la microfinance sur la Finance rurale et agricole.
Le rapport concernant les contraintes et les défis des systèmes de microfinance en zones rurales défavorisées m'a beaucoup intéressé.
J'ai trouvé les documents mis en ligne très intéressant et plus particulièrement ceux concernant les modes d'intervention en microfinance.
Bonne journée!
Pour le prochain article un thème d'actualité: J'ai lu sur le journal du Dimanche la volonté de Ségolène Royal d'intégrer dans sa campagne le microcrédit comme une extension de son thème du droit à la participation (économique).

Tuesday, November 21, 2006

Et pour finir la soirée sur un peu d'humour




Je viens de lire un très bon article du monde concernant la nouvelle philanthropie qui utilise les méthodes du capital risque.

Ted Turner, fondateur de CNN, y donne un conseil, pour le moins, intéressant:

"N'hésitez pas à donne jusqu'à ce que cela vous fasse mal...Mais gardez toujours quelques centaines de millions de dollars de côté, au moins"

Sur cette petite phrase bonsoir !

Lien vers l'article:





Tuesday, November 14, 2006

Une parenthèse sur l'éthique dans le secteur financier.

Lancement du Prix Robin Cosgrove pour la promotion de l'éthique dans la finance

Un nouveau grand prix international vient d'être lancé afin de promouvoir une prise de conscience de l'importance de la dimension éthique en finance parmi les jeunes adultes de la banque et des domaines similaires.

Le Prix Robin Cosgrove remettra une somme de 20'000 dollars en récompense de travaux inédits et créatifs relatant des projets ou des propositions pour une manière innovante de promouvoir l'éthique dans la finance et dans le domaine de la banque.

Le prix s'adresse à des jeunes gens du monde entier de moins de 35 ans. Les participations en provenance des marchés émergents sont particulièrement encouragées.

Le Prix Robin Cosgrove rend hommage aux convictions de Robin, un brillant banquier d'affaires décédé à l'âge de 31 ans. Il croyait profondément que les manquements éthiques et moraux au sein du monde bancaire et financier constituent une barrière majeure au développement économique. « Comment est-ce possible pour un pays de prospérer", se demanderait-il, « si les gens ne peuvent pas avoir confiance en leurs banques et en leurs institutions financières ? »

Le prix est supervisé par l'Observatoire de la Finance, une fondation suisse à but non lucratif basée à Genève (www.obsfin.ch).

L'Observatoire, en collaboration avec Mme Carol Cosgrove-Sacks, la mère de Robin et une ancienne directrice aux Nations Unies à Genève, a rassemblé un éminent jury international pour l'évaluation des travaux soumis pour le prix.

Les candidats au prix sont priés de rédiger des travaux en rapport avec le thème « Idées innovantes pour promouvoir l'éthique dans la finance ».

Les travaux devront être soumis à l'Observatoire de la Finance avant le 28 février 2007 à minuit, heure locale. Ils devront être rendus en anglais ou en français (les textes originaux peuvent être écrits dans une autre langue, mais la traduction anglaise ou française est obligatoire).

De plus amples informations sur le prix, les convictions de Robin, le jury international et les conditions de participation sont disponibles sur

La première initiative nationale de microassurance sera expérimentée à Lyon dès la rentrée





La première initiative nationale sera expérimentée à Lyon dès la rentrée. Son objectif est de garantir la pérennité des micro-entreprises.


APRÈS AVOIR fait ses preuves dans les pays en voie de développement, la microassurance débarque en France au service des entrepreneurs. La première initiative devrait être expérimentée en Rhône-Alpes dès la rentrée, avant d'être étendue au niveau national.

A l'origine de ce projet, Entrepreneurs de la Cité, une association fondée par Bruno Rousset. Le très militant patron de l'assureur April accompagné depuis plusieurs années des PME régionales en phase de transition. Il constate assez vite qu'une population entière se trouve exclue de l'assurance. Il s'attelle d'abord à nouer des partenariats avec des réseaux d'aide à la création d'entreprise (Association pour le droit à l'initiative économique, France Active, France Initiative Réseau, Réseau des Boutiques de gestion, etc.), chargés de présélectionner les profils de risque des candidats. Son association, qui veut servir d'interface entre les assureurs et ces réseaux, entend maintenant passer à l'acte.

« Il fallait partir des besoins de ces entrepreneurs pour construire une offre extrêmement simple, standardisée et faite sur mesure pour cette clientèle », explique Carole Ringaud, désormais en charge du projet.

Concrètement, il s'agit d'un package au prix unique comprenant les garanties de base, à savoir prévoyance, santé, responsabilité civile et multirisques professionnelle. Une offre limitée à quatre ans afin de permettre la réinsertion du créateur dans les circuits traditionnels de l'assurance après « l'avoir éduqué au risque », espère Carole Ringaud. Quant au prix, « un euro par jour ». Autant dire que les marges des assureurs seront quasi nulles. La CNP, la Mondiale et AG2R, qui ont élaboré ce produit en partenariat avec l'association, s'y sont engagées. Ils uniront leurs forces avec les réseaux, qui recommanderont ce package et joueront un rôle clé dans l'accompagnement.

30 000 personnes pourraient en bénéficierUne Fondation reconnue d'intérêt général, créée par Entrepreneurs de la Cité, financera ce dispositif dès 2007. La dotation de 5,7 millions d'euros sera constituée par les assureurs ainsi que par la Caisse des dépôts et La Banque postale. « Ce type d'initiative doit s'inscrire dans le cadre du marché pour qu'il y ait des indicateurs de rentabilité, estime Marc Nabeth, spécialiste de microassurance. Cela doit permettre d'étendre le périmètre de mutualisation et inciter d'autres assureurs à franchir le pas. » Quelque 30 000 personnes pourraient bénéficier chaque année de ce produit de microassurance.

Car sur les 225 000 entreprises créées l'an passé en France, 75 000 l'ont été par des chômeurs, dont un tiers bénéficie de minima sociaux. Pour nombre d'entre eux, l'assurance est un luxe. Or 14 % des créateurs cessent leur activité dans les cinq premières années pour des raisons non économiques (sinistres notamment), dont 5 % pour des raisons de santé.

« Notre ambition : accompagner et protéger l'envie d'entreprendre des personnes vulnérables, qui engagent souvent leur famille et tout leur argent dans leur projet », clame l'association.

C'est aussi le raisonnement d'Axa, qui étudie le lancement d'une offre de microassurance à destination du Maroc et de l'Hexagone, dans le cadre de sa stratégie de développement durable. « Il faut définir le produit et nouer des partenariats avec les associations, explique Catherine Boiteux chez Axa. C'est aussi un pari sur l'avenir, car ces populations peuvent devenir ensuite nos clients. »

Entrepreneurs de la Cité espère sensibiliser à sa cause l'opinion et les assureurs. Pour l'association, il s'agit bien là d'un retour aux « principes de bases de l'assurance ».
Lien vers le site des entrepreuneurs de la Cité: ici

Saturday, November 11, 2006

Forte de son succès, la microfinance veut éviter de devenir un "business"




NE PAS PERDRE SON ÂME:

Président de Freedom from Hunger, l'Américain Christopher Dunford croit aussi au microcrédit comme facteur de développement, avec "un impact très favorable sur la pauvreté mais aussi sur la nutrition, la santé et l'éducation".
Malgré tout, le microcrédit n'a pas rempli toutes ses promesses. Ses partisans sont conscients qu'il faut améliorer le rayonnement géographique des IMF, sortir des villes pour atteindre les campagnes. Alex Counts, président de la Grameen Foundation, l'a dit haut et fort : "Pour atteindre nos objectifs, il faut une stratégie agressive dans les deux prochaines années, cibler particulièrement la Chine intérieure, le nord de l'Inde, le Pakistan, l'Amérique latine, le Mexique, l'Afrique subsaharienne et les zones rurales des pays mieux couverts."
Pour y parvenir, il faudra mieux maîtriser la croissance exponentielle de la microfinance. Comment la gérer sans perdre son âme et se laisser emporter par la vague de la "commercialisation" ?
Les IMF savent qu'elles doivent améliorer leur efficacité, contrôler leurs coûts, mieux former leur personnel, accélérer l'introduction de nouvelles technologies, offrir de nouveaux services (épargne, habitation, assurance...). A ceux qui seraient tentés de s'écarter du droit chemin, M. Yunus rappelle que "la microfinance doit demeurer une oeuvre sociale et non viser à maximiser des profits".
Alors que le prix Nobel a critiqué le désintérêt de la Banque mondiale pour le microcrédit, - aucun de ses dirigeants n'était à Halifax -, le rôle des banques traditionnelles a été évoqué. Pour les IMF, elles ont leur place, si elles créent des entités visant des objectifs sociaux, avec des taux d'intérêt "raisonnables". A Halifax, plusieurs banques ont défendu leurs points de vue face à ceux qui critiquent la "commercialisation de la microfinance".
La Deutsche Bank, pionnière, veut collaborer avec les institutions locales. ING, Citigroup ou BancoEstado (Chili) veulent mettre leur expérience au service d'un "plus grand accès aux services bancaires pour les pauvres". Leur concurrence n'inquiète pas les IMF. Elles craignent en revanche que l'arrivée d'autres acteurs - grandes surfaces ou compagnies de téléphone mobile - n'entraînent un développement anarchique de la microfinance.

Lire l'article en entier: ici






Friday, November 03, 2006

Finance et bien commum


LA MICROFINANCE RISQUE DE RENIER SON INSPIRATION HUMANISTE


L’année mondiale de la microfinance en 2005 a provoqué une unanimité de façade. Au delà de la dévotion naïve exprimée par de trop nombreux médias, des incidents récents montrent qu’on ne dispose pas, aujourd’hui, d’appareils méthodologiques robustes et consensuels pour prouver que les avantages de tel ou tel système sont nettement supérieurs à ses impacts négatifs. On sait pourtant que l’action de la microfinance devient négative dans des circonstances bien précises, comme on pouvait le lire, par exemple, dans un article au ton brutal d’Isabelle Guérin et Marc Roesh paru dans Le Monde du 29 novembre 2005. La question des performances sociales de la microfinance est d’autant plus cruciale que l’influence des marchés financiers devient dominante dans ce domaine, après des décennies d’influence des ONG et des financements par l’aide publique. Une évaluation de cet aspect de la microfinance est alors nécessaire. Mais ceci provoque des réactions vives, dont voici quelques brefs exemples.


Un faux problème ?


Au cours de cette fameuse année 2005, les publications se sont multipliées : du coté des grands bailleurs, il fallait montrer que le consensus régnait. C’est peut-être cela qui a alimenté la violence du ton de l’article d’un certain Marc Jacquand, Programme Manager des Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU), « Measuring Social Performance : The Wrong Priority », paru dans le magazine en ligne Microfinance Matters en août 05. M. Jacquand cite le « Livre rose » du Consultative Group to Assist the Poorest (CGAP), un guide destiné aux bailleurs selon lequel les institutions de microfinance (IMF) doivent produire une information standardisée et « permettant la comparaison des performances financières ainsi que sur les performances sociales » des IMF.

[Qu'est ce que le CGAP ? cliquez ici]

Mais il suggère de ne pas aller plus loin dans la mesure des impacts, car le lien causal entre les prêts et le succès des IMF est trop difficile à établir. Mais surtout, écrit-il, ne risquons-nous pas « de ghettoïser la microfinance en mettant l’accent sur les performances sociales », alors qu’il existe un consensus pour dire que « la microfinance doit entièrement s’intégrer dans les systèmes financiers nationaux et internationaux » ? Et d’ailleurs, quand on enquête sur ceux qui demandent que l’on améliore l’information sociale, « en fonction de votre degré de cynisme », on s’aperçoit que ce sont « des consultants et des équipes de recherche [qui cherchent à] justifier leur propre existence ».


Bref, résume-t-il, dans un contexte de « ressources limitées », « attirer notre attention et notre argent pour mesurer des performances sociales mal définies est une fausse priorité». Un peu plus tard, le 4 novembre 2005, le quotidien suisse l’agefi, qui est très lu dans les milieux financiers francophones, publiait une « réflexion » d’un rédacteur en chef, Christophe Roulet, intitulée « La microfinance et les études des cas ». L’article commence sur un ton ironique: l’Université de Genève et le Bureau International du Travail (BIT), après avoir examiné une cinquantaine d’IMF, concluent « que la grande majorité ont du mal à atteindre le seuil de rentabilité. Quelle nouvelle ! ». Alors que certaines IMF commencent à trouver des relais « sur le marché des capitaux », « le plus affligeant, […] c’est qu’on arrive à dégager des fonds pour financer une recherche académique qui ne sert strictement à rien », affirme le journaliste. D’ailleurs « initier une étude concluant [que les IMF] ont de la peine à être rentables est non seulement une imbécillité dans son principe, mais elle porte outrage à tous ceux qui luttent pour prouver le contraire ». Ces deux exemples ne sont pas de simples anecdotes. Les personnes qui s’expriment ainsi ont des responsabilités vis à existence »). C’est pourquoi il faut considérer ce type de discours comme un symptôme, sans doute celui d’une angoisse diffuse. Le consensus humaniste ne suffit plus

Attirer les bailleurs privés


Car, l’autre effet de l’Année mondiale de la microfinance est de confirmer aux grandes banques internationales et aux gérants de capitaux que le secteur de la microfinance peut devenir un investissement rentable. Les recommandations du CGAP de ces dernières décennies ont toujours été univoques : les IMF doivent, avant tout, « se libérer » des subventions publiques. Ce sont les principes édictés dans un court guide, Donor Guidelines for Microfinance International Best Practice, du Committee of Donor Agencies for Small Enterprise Development, qui figure sur le site du FENU.

Les résultats seraient certains : « des expériences internationales montrent que les meilleures IMF ont atteint leur efficacité opérationnelle en 3 à 7 ans, et leur autosuffisance financière (c’est à dire la couverture de la totalité de leurs coûts financiers par des taux d’intérêt non-bonifiés) en 5 à 10 ans », ce qui est vivement contesté par de nombreuses organisations. Elizabeth Littelfield, directrice du CGAP, admettait elle-même en 2004 que sur 7000 IMF, « une centaine sont déjà pérennes, c’est à dire qu’elles pourraient fonctionner et être rentables sans subventions des bailleurs de fonds en ayant recours au marché des capitaux » (Le Monde du 28 mai 2004). Ainsi, on se souviendrade 2005 aussi comme l’année charnière. La microfinance dominante passe désormais sous l’influence des grands bailleurs privés, alliés à des banques et d’autres institutions financières internationales, privées également. Le champ de la microfinance devient une partie de la R&D, du marketing innovant, de l’expansion géographique de ces institutions.


De nouveaux marchés pour les banques


Les domaines d’investissement des banques, régulièrement décrits sur le site MicroCapital (« the candid voice for microfinance investment »), sont trois :

1. Pour les grandes banques de détail, leur implication dans la microfinance est une façon d’explorer de nouveaux marchés. Citi Group, ABN Amro ou Barclays « recherchent une exposition directe ou indirecte sur ces marchés de la microfinance, pour une raison simple : il y a de l’argent à se faire », y a-t-il écrit sur le site. Plus largement, dans son dernier rapport annuel, Citi Group explique que c’est également une façon de remplir ses obligations en termes de responsabilité sociale. Mais il s’agit aussi d’« aider » les activités du secteur informel à se développer en direction du secteur formel, en créant au passage de meilleurs clients, c’est-à-dire des clients plus sûrs pour les banques.

2. Les grandes banques de détail ont également besoin de tester de nouveaux outils sur de nouveaux marchés : par exemple des méthodes de scoring individualisés, qui abaisseraient sensiblement les coûts de transaction, puisque ceux des IMF sont réputés élevés.
C’est un début de contamination des prêts professionnels, qui reposent sur la qualité d’un projet, par les techniques des prêts à la consommation, les scorings personnels. On sait pourtant que ces techniques, mal utilisées, ont été à l’origine de la grave crise financière dans plusieurs pays d’Amérique latine, qui culminait au Pérou et en Colombie en 2000.

3. Enfin, plus globalement, le monde développé regorge d’épargne, et les gérants constatent que les rendements y sont et resteront bas, alors que les pays émergents offrent des perspectives de rendements élevés. La tentation est alors forte de
confier des capitaux à des IMF « matures », tout en promettant des rendements élevés aux souscripteurs que sont les fonds de retraite anglo-saxons, comme le font par exemple Blue Orchard et Morgan Stanley.

L'intégralité de l'article ici

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Qu'en pensez vous ? Il y a t'il eu un phénomène de dévotion massive des médias à l'égard de la microfinance ?

Thursday, November 02, 2006

Le chiffre du Jour

100 millions: C'est le nombre de personnes qui devraient bénéficier d'ici peu des microcrédits dans le monde. Ils sont aujourd'hui 82 millions à en profiter.

100 euros: C'est le montant moyen d'un micro crédits. 84 pour cent des bénéficiaires sont des femmes.

Un post il est vrai assez bref avant de s'intéresser, demain ,à la micro assurance !

Bonne soirée...

Wednesday, October 25, 2006

Muhammad Yunus conseille à la Chine de changer sa législation pour encourager le développement du microcrédit.


Nobel laureate and Bangladeshi grassroots leader Muhammad Yunus has advised the Chinese government to make necessary changes in the legal framework in order to encourage micro-credit organisations with the goal of uplifting the poor. He urged the government to empower micro-credit organisations to take deposits. Micro-credit should be seen as a business opportunity and relegated to the back burner as a purely charitable and money losing activity, he said while speaking at a conference on the subject in Beijing on Sunday.

"The business model of micro credit or microfinance could develop quickly in China with government support," Yunus said at the Grameen International Conference on Microcredit in China. "It's not charity. It's business that can earn money and also help lift the poor out of penury," Yunus said.

His visit to Beijing comes within a few days of his receiving the Nobel Peace prize for this year. He and the Grameen Bank he founded have been awarded for uplifting thousands of poor through the mechanism of micro credit.

Yunus also advised the Chinese government to set up a special fund to help grassroots organisations focus on micro credit. It was also necessary to allow them to collect deposits from the people so that the micro credit organisations play an active role in lending.

Lien vers l'article: ici

Wednesday, October 18, 2006

Quel est le lien entre Muhammad Yunus, Franck Riboud et Zinedine Zidane ?


Un court article du Journal du Dimanche établissait le lien entre le prix nobel de la paix, le Pdg du groupe Danone et Zinedine Zidane: la Microfinance.
En effet, Muhammad Yunus dont nous avons parlé précedemment a annoncé qu'il reversera une partie de l'argent de son prix (1.1 millions d'euros) à la Grameen Danone Food. C'est une usine de yahourts cofinancée par Danone et construite à Bogora dans le nord du Bangladesh.
Cette unsine fonctionne grâce aux principes de la microfinance: le microcrédit va financer l'achat des vaches, la récolte de lait et la distribution des pots et les produits sont vendus par 2000 femmes baptisées "les grameen ladies" et qui vendent ces produits chez les plus démunis. C'est Muhammad Yunus qui a demandé à Franck Ribout que Zidane, ambassadeur de Danone pour les programmes à destination de l'enfance, soit le parrain de cette initiative.

Friday, October 13, 2006

Prix nobel de la paix pour Muhammad Yunus et la Grameen Bank




Le prix Nobel de la paix 2006 a été décerné à l'économiste bangladais Muhammad Yunus, le "banquier des pauvres", et à la Grameen Bank qu'il a fondée, pour avoir permis à des millions de démunis de sortir de la pauvreté grâce au système du microcrédit.
Ce professeur d'économie a inventé en 1976 une banque d'un nouveau genre en prenant le pari d'accorder des prêts, d'une valeur modique, aux plus démunis, sans garantie financière.

"Il a mis près de trente-cinq années à trouver sa voie. Depuis, Mohammed Yunus ne cesse de courir après le temps. Derrière une apparence calme et posée, ce sexagénaire aux cheveux grisonnants est plus que jamais habité par une cause : l'éradication de la pauvreté.

La Grameen Bank, la " banque des pauvres", qu'il a créée au Bangladesh en 1983, emploie désormais 12 000 personnes et possède 1 200 bureaux. Du haut de sa tour de 30 étages, couleur brique, à Dacca, la capitale, cette institution financière est désormais citée en modèle dans le monde entier pour son système de " microcrédit ", le prêt de petites sommes d'argent à des déshérités auparavant exclus du système bancaire. A ce jour, la Grameen Bank a prêté de l'argent à plus de 3 millions de Bangladais (à 95 % des femmes) et affiche des taux de remboursement (99 % des prêts sont honorés) à faire pâlir d'envie les banques traditionnelles occidentales.
L'homme est déjà plus loin : sa fondation, domiciliée à New York, centralise, depuis près de dix ans, des donations qui ont permis, à ce jour, de dupliquer le modèle dans près de 60 pays. " En Chine, en Inde, aux Philippines, au Vietnam , énumère-t il. A la fin de l'année 2004, plus de 60 millions de personnes pauvres auront eu accès à un microcrédit dans le monde. "


Mardi 10 février, le dirigeant pressé était à Bruxelles, pour un colloque sur le développement durable. La veille, il était à Paris, invité par Jacques Attali, qui l'a nommé en 1998 coprésident d'honneur de Planetfinance, une organisation de solidarité internationale qui fait la promotion du microcrédit. Il y a rencontré des décideurs politiques et économiques, comme il l'avait fait, il y a vingt ans, aux Etats-Unis, à l'invitation de Bill Clinton, alors gouverneur de l'Arkansas, qui voulait développer ce système dans son fief. Des contacts très diplomatiques qu'il assume pragmatiquement avec l'aisance de celui qui navigue entre deux mondes.
Car cet économiste a connu plusieurs vies. Sorti de l'université de Dacca, un diplôme d'économie en poche, ce fils de bijoutier a d'abord eu des ambitions classiques. " J'ai créé une entreprise pour mes parents avant de partir, à 25 ans, aux Etats-Unis pour passer un diplôme de troisième cycle ", se souvient-il. Là-bas, il y épouse une jeune Américaine, s'installe et enseigne l'économie. Est-ce cette ligne de vie trop tracée qui a soudain motivé un retour aux sources ? Le trentenaire décide de rentrer, en 1974, dans un pays tout juste indépendant, mais déjà ravagé par la famine. Professeur à l'université de Dacca, gagnant 50 fois moins qu'aux Etats-Unis, il mesure quotidiennement le décalage entre les théories économiques qu'il enseigne et le désastre de la pauvreté. Puisque certains sont exclus du système bancaire traditionnel et doivent utiliser des usuriers fort onéreux, M. Yunus commence, en 1976, à se porter personnellement garant. Il imagine ensuite de créer des groupes de villageois collectivement responsables pour garantir de réels prêts bancaires. " Au début, personne n'y croyait. Nous avons tenté l'expérience sur un village, puis cinq, puis dix ", se rappelle-t-il. Sept années après le début de cette aventure naissait la Grameen Bank. Un engagement progressif et intensif auquel son mariage américain ne résistera pas.


" LE SUJET DU FUTUR "
A 63 ans passés, l'homme ne cesse d'innover : il a créé une société de téléphone qui permet à 43 000 femmes, détentrices d'un appareil, de proposer l'accès aux communications dans les villages du Bangladesh. Il s'est lancé dans les prêts aux étudiants et, dernière nouveauté, dans ceux destinés aux plus pauvres des pauvres, les mendiants. " Le monde occidental a une définition très étroite du capitalisme, explique-t-il. Dans le système actuel, il faut être très avide pour être bien positionné. " Pour autant, cet économiste croit au système actuel et reste prudent face au mouvement altermondialiste. " Il ne s'agit pas d'être contre, mais de proposer des solutions. Je ne suis pas contre la mondialisation. Je crois en la liberté de marché. Celui-ci n'est pas sale. Je suis persuadé qu'il peut favoriser l'émergence d'une génération d'entrepreneurs sociaux, plus intéressés par le bien-être collectif que par un jeu très personnel." L'homme rêve d'une nouvelle génération de dirigeants altruistes et veut convaincre les universités de la former. " Harvard et Oxford proposent déjà des sessions dans ce sens ", souligne-t-il avec satisfaction. M. Yunus veut accélérer cette mutation. " C'est le sujet du futur ", lance-t-il, déjà en train de partir. "






© Le Monde.fr

Saturday, October 07, 2006

Figuras do Microcredito em Portugal segundo o Associação Nacional de Direito ao Crédito (ANDC)




As figuras do microcrédito em PORTUGAL:

518:
empréstimos de microcrédito concedidos pela Associação Nacional de Direito ao Crédito (ANDC)

5000 euros:
valor máximo de cada microcrédito concedido pela ANDC

2,27
milhões de euros já foram concedidos em microcréditos pela ANDC600empregos criados em resultado dos microcréditos concedidos

5,49
milhões é o número de clientes do Grameen Bank no Bangladesh

96
percentagem desses clientes que são mulheres

98,91
taxa de cumprimento dos empréstimos do Grameen BankFontes

Artigo do Pubico do 24.01.2006

Wednesday, September 27, 2006

Contribuer au développement de la microfinance: L'épargne solidaire




"L'épargne solidaire , qui consiste à faire fructifier ses économies (du moins une partie) en participant à des projets de développement durable et équitable connaît un succès grandissant. En 2005, plus de 200 000 épargnants, soit 54 % de plus qu'en 2004, ont investi dans des produits d'épargne solidaire. Entre 2004 et 2005, l'encours de cette épargne a progressé de 45 % pour atteindre 888 millions d'euros, selon les chiffres publiés mardi 19 septembre par l'association Finansol, lors de la publication du quatrième Baromètre des finances solidaires Finansol-La Croix-Ipsos. "


La forte croissance de l'épargne salariale explique pour une bonne partie cette progression. En effet, 132 000 salariés ont opté pour ce type d'épargne en 2005 contre 65 000 en 2004. (...) . Aujourd'hui, 53 produits d'épargne ont reçu le label imaginé par l'association Finansol, qui promeut ainsi ceux qu'elle juge réellement solidaires. En 1997, date de création de ce label, seulement 12 produits se l'étaient vu décerner.
(...)
Au niveau international, 820 institutions de microfinance (IMF) qui interviennent dans 94 pays du Sud et de l'Est ont octroyé plusieurs centaines de milliers de microcrédits. Enfin, 3,4 millions d'euros de dons sont allés directement à des organismes caritatifs.


DE NOMBREUX PRODUITS


Ces produits sont distribués par les banques et les sociétés de gestion qui collectent une partie de l'épargne et l'orientent vers les acteurs financiers solidaires ou parfois directement vers les projets. Sur l'ensemble de l'année 2005, les banques et les sociétés de gestion ont collecté à elles seules 760 millions d'euros.

Pour l'épargnant qui souhaite souscrire, il existe de nombreux produits financiers : fonds communs de placement (FCP), sicav, livrets bancaires, comptes à terme et assurance-vie. Des produits qui ont affiché en 2005 des performances qui n'ont rien à envier aux produits classiques.

Les livrets d'épargne solidaire ont un taux comparable à celui du Livret A. Pour les contrats d'assurance-vie, la performance (de 3,50 % à 4,45 %) est proche de celle des autres fonds. Les FCP solidaires diversifiés affichent, eux, une performance de 1,64 %, à 10,59 % contre 7,25 % pour les OPCVM classiques.

Martine Picouët
Article paru dans l'édition du 24.09.06




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Finasol:

Fondée en 1995 par des institutions financières solidaires et des établissements financiers engagés dans une démarche de solidarité, sous l'égide de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme, l'association Finansol est le seul collectif en France de représentation du secteur des finances solidaires dont il réunit aujourd'hui la plupart des acteurs.Finansol a pour mission de :

Renforcer les finances solidaires au sein de l'économie sociale et solidaire

Faire reconnaître le secteur des finances solidaires par les pouvoirs publics

Développer la pratique de l'épargne solidaire pour une société plus citoyenne

Apporter des services de qualité à ses membres

Actualités:
Finasol vient de rendre publique la sixième édition du guide des placement éthiques et solidaires.Il est disponible en kiosque et à la vente sur le site Internet d'Alternatives Economiques. Pour plus d'informations je conseille vivement leur site internet.

Pour les étudiants, comme moi, un espace étudiants, professeurs et chercheurs offre un centre de ressources documentaires consacré à la finance solidaire et propose même des stages.

Monday, September 25, 2006

A quelles conditions la microfinance peut-elle contribuer au financement du développement des agricultures familiales dans les pays du Sud ?




Le développement du financement rural a été marqué dans les quarante dernières années par un glissement sémantique et conceptuel du “ crédit agricole ” vers la microfinance.
Après les Indépendances, les politiques de financement du monde rural étaient largement fondées sur le seul concept de “ crédit agricole ”, ciblé, subventionné, considéré comme un intrant dans le processus de production et distribué via des banques agricoles, banques de développement ou lignes de crédit gérées par des projets agricoles.

Face au constat d’échec de ces approches, et dans un contexte global de libéralisation des économies du Sud, s’est progressivement imposé le concept plus englobant de“ marché financier rural ”. L’objectif n’est plus de promouvoir un crédit sectoriel, mais de favoriser le développement et la fluidité d’un “ marché des capitaux ruraux ” dans lequel le “ crédit rural ” n’est plus qu’un instrument financier parmi d’autres, constitutifs du système d’intermédiation financière global, moins contraint, durable, plus largement développé, reliant les ménages à la sphère macroéconomique.

Sur cette base, s’est développée la microfinance. Celle-ci recouvre aujourd’hui des institutions de nature très diverse(réseaux mutualistes, caisses villageoises autogérées, entreprises de services financiers, banques, projets d’épargne-crédit), dont certaines atteignent une taille significative à l’échelle du développement, avec plusieurs millions de bénéficiaires. Le succès de certaines institutions de microfinance (IMF), la logique de développement de l’initiative privée qu’elles permettent de promouvoir, ont séduit les bailleurs de fonds, et un consensus large s’est établi autour de la microfinance comme levier du développement et de la lutte contre la pauvreté.
Les analyses d’impact montrent que les IMF arrivent à financer le développement des activités rurales telles que le commerce, l’artisanat, ou la transformation agroalimentaire, dont la rentabilité est élevée, la rotation de capital rapide et le risque limité. En revanche, la microfinance répond moins bien aux besoins de financement de l’agriculture. La rentabilité des activités agricoles est aléatoire et souvent difficilement compatible avec les taux d’intérêts élevés de la microfinance. Le financement de l’agriculture présente des contraintes spécifiques, tant en termes de diversité des besoins (trésorerie, fonds de roulement, investissements moyens et longs termes) qu’en termes de risque(incertitude sur la production, risques covariants- climatique, sanitaire... -, risques économiques).

Les agricultures familiales ont besoin de se moderniser, de s’intensifier, de financer l’innovation technique et organisationnelle. Leurs besoins de financement sont immenses et la libéralisation des principales filières de production agricole (coton, café, cacao...), par lesquelles transitaient jusqu’à présent les principaux flux de crédit agricole, va les renforcer encore.
La question que nous nous posons est la suivante : la microfinance, dans sa diversité, et sous contrainte de pérennisation, est-elle capable de répondre à l’ampleur des besoins de financement de l’agriculture, dans un contexte de libéralisation ? A quelles conditions ?
Modernisation et sécurisation du secteur agricole, accompagnement de la croissance des IMF et de leur insertion dans le marché financier, adaptation de l’offre des produits financiers des IMF à la demande agricole, développement de nouveaux dispositifs de sécurisation du crédit à l’agriculture (sélection qualitative des emprunteurs qui combinerait les critères de capital social avec une analyse fine du projet économique, mise en œuvre de nouvelles formes de garantie, développement de nouvelles formes de contractualisation entre acteurs), constituent des ébauches de solutions, dont certaines sont déjà expérimentées sur le terrain.
L’enjeu est de taille, à la fois en terme de soutien au développement agricole dans les pays du Sud, mais aussi d’extension de marchés et de diversification des produits financiers des IMF, condition indispensable à leur développement.

CIRAD - Collectif CERISE
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CERISE est une plate-forme de capitalisation et d’échanges sur la microfinance dans les pays du Sud visant à améliorer les pratiques d’intervention.
CERISE a été initié en 1998 par quatre organismes français travaillant de longue date en appui aux institutions de microfinance (IMF) :le CIDR (Centre International de Développement et de Recherche, Autrêches), le CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, Montpellier), le GRET (Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques, Paris),l’IRAM (Institut de Recherches et d’Applications des Méthodes de développement, Paris).Le travail de CERISE repose sur des échanges réguliers en interne et avec ses partenaires proches (opérateurs et réseaux du Nord et du Sud, IMF, chercheurs, bailleurs, etc.).